Appropriation culturelle ? Le cas de la sauge blanche
D’où vient la sauge blanche ?
La sauge blanche (Salvia apiana) provient d’Amérique du Nord. On la trouve plus particulièrement au nord du Mexique et au sud de la Californie. Dans les civilisations natives de ces régions, elle est considérée (encore aujourd’hui), comme sacrée par ces peuples. Cette plante est utilisée dans des rites de purification, on appelle ce rite le smudging.
La culture et l’utilisation de cette plante est rituelle et ces communautés ont un grand respect pour la terre et la nature qui les entourent.
Pourquoi parle-t-on d’appropriation culturelle ?
Pour comprendre pourquoi nous parlons aujourd’hui d’appropriation culturelle, il est important de revenir plusieurs siècles en arrière car l’appropriation culturelle est souvent liée à l’histoire.
C’est en 1492 qu’est daté le début de la colonisation européenne des Amériques. Très rapidement, une grande partie des populations natives est détruite à cause de nombreuses maladies arrivées d’Europe, ce qui facilite grandement leur colonisation.
La colonisation étant également religieuse, la culture et la religion des premiers peuples d’Amérique n’y est pas vraiment la bienvenue. Leur pratique est donc très souvent punie et ce jusqu’en 1970 dans certaines régions aux États-Unis.
L’utilisation de la sauge blanche est pourtant rapportée depuis les Amériques et connait un regain d’intérêt, notamment avec l’arrivée du courant New Age en occident entre le XXe et le XXIe siècle, mais très rapidement, la demande explose.
Bien entendu, l’utilisation de la sauge blanche n’est que rarement remise dans son contexte et les fagots de sauge blanche cultivée en masse sont utilisés comme un objet marketing de grande valeur. Monsieur et madame tout le monde est à présent en mesure de se procurer facilement de la sauge blanche sans même connaître l’origine de son utilisation ou même être conscient de son caractère sacré. La civilisation occidentale, civilisation dominante, s’est donc appropriée l’utilisation de la sauge blanche, issue d’une civilisation opprimée : les premiers peuples d’Amérique.
Quels sont les autres problèmes liés à la sauge blanche ?
On va aborder ici le problème d’un point de vue écologique, bien que, ce problème ne soit pas propre à la sauge blanche, celle-ci reste une des plantes les plus utilisée par les communautés ésotériques. Elle est empreinte à une forte image marketing. Si vous demandez conseil en magasin, la sauge blanche sera très souvent la seule plante vendue et conseillée pouar réaliser une purification. La sauge blanche est sujette à la surconsommation.
La sauge blanche est la plupart du temps cultivée en grande quantité pour satisfaire la demande importante de la communauté ésotérique. Les cultures sont souvent massives et peu éthiques, écologiquement, comme humainement. La demande excessive en est même destructrice pour l’environnement dans lequel elle est récoltée. Ces plantes sont même braconnées, allant également à l’encontre de la pratique rituelle dont elle est issue.
Quelles sont les solutions plus respectueuses et plus éthiques ?
Force est de constater qu’il existe de nombreuses plantes pouvant se substituer à la sauge blanche ! Il existe un grand nombreux de plantes purifiantes comme le romarin, le thym, le laurier, la rue, le basilic, pour n’en citer que quelques-unes. Si vous souhaitez utiliser de la sauge, il en existe également de nombreuses variétés trouvables près de chez vous. Une solution est également de cultiver votre sauge vous-même si vous en avez la possibilité.
Le plus important dans cette utilisation est d’avoir conscience d’où provient ce rite et de vous informer auprès des natifs qui seront très sans doute heureux de pouvoir échanger avec vous sur leur pratique. Intéressez-vous, soyez curieux et respectueux de ces pratiques.
Si vous souhaitez acheter de la sauge blanche en commerce, veillez à sa provenance. Le mieux est d’acheter vos bâtons de fumigation à leur source culturelle, c’est-à-dire, auprès de natifs, sur des sites comme Etsy par exemple, afin que la sauge soit cultivée éthiquement et que les bénéfices de la vente profitent directement aux natifs !
La sauge blanche n’est pas la seule problématique liée à l’appropriation culturelle et aux problèmes écologiques liés à l’ésotérisme. Je vous encourage donc à toujours vous renseignez au préalable lorsque vous souhaitez faire un achat ou vous intéresser à de nouvelles pratiques. Intéressez-vous aux origines, à l’éthique culturelle liée et à l’empreinte écologique qu’a votre action !
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